A Quinta do Tedo, au printemps, c’est une explosion de couleurs avec la floraison des fleurs des champs : jaunes, mauves, roses, bleues, blanches, et toutes en nuances. J’ai connu bien des exploitations vinicoles dans le monde ce qui me permet d’affirmer tranquillement que la variété des fleurs et des plantes dans nos vignobles est impressionnante. Nous pratiquons une viticulture bio donc nous dépendons et profitons à la fois de cette diversité de la flore. Jorge m’assure qu’il y a environ de 50 à 60 différents types de plantes dans les zones exploitées à notre quinta. Bien d’autres exploitations ne présentent que les rares plantes qui ont résisté aux herbicides.
Pourquoi une telle variété de plantes dans nos vignobles ?
La pierre angulaire de la viticulture bio est le sol et maintenir un sol sain et biologiquement actif est notre objectif principal car il nous permettra en retour d’obtenir des raisins d’excellente qualité. Encourager la biodiversité et la possibilité pour des plantes autres que les pieds de vignes de pousser au sein des vignobles, quelle couverture naturelle pour nos cultures ! Nous laissons pousser les fleurs des champs et les mauvaises herbes, la plupart espèces spontanées, et nous les fauchons régulièrement de sorte qu’elles pourrissent sur place et fertilisent naturellement le sol.
Cette couverture naturelle est constituée surtout de plantes composites (marguerites, asters, soucis, etc…) bien enracinées et de graminées (seigle, fescue, entres autres) avec un enracinement plus capillaire. Elles couvrent de larges superficies de terrain et aident à combattre l’érosion des sols. Sans oublier la présence de légumineuses (trèfles, lupin, vesces, serradela) qui permettent de « fixer » l’azote de l’air dans le sol, donc encore un fertilisant naturel. Outre à fournir un habitat naturel à des insectes non-nuisibles et à favoriser la pollinisation, la forte présence de fleurs et herbes sauvages dans nos terres est la clef de notre succès et de notre réputation comme producteurs de vin, de porto et d’huile d’olive de qualité.
Dans le Douro, 200 hectares sur un total de 47.000 sont cultivés biologiquement : Quinta do Tedo possède 14 (27 acres) de ces 200 hectares. Il faut un siècle pour « former » 1cm de sol et deux jours de précipitations (10 cm) pour le perdre d’où l’importance de ces plantes dans les vignobles escarpés du Douro.