Dans mon blog du mois de Mars 2012, j’écrivais que la vallée du Douro vivait l’hiver le plus sec des 80 dernières années et 2012 rentrait dans l’histoire comme telle. Le total des précipitations à Quinta do Tedo pour 2012 représentait 27 cm/ 11 ‘’, la normale étant de 42 cm/ 17’’. La comparaison avec d’autres régions viticoles que je connais, démontre une moyenne de précipitations annuelles de 800 cm/31’’ dans le Bordelais, 700 cm/27’’ en Bourgogne et dans le Chianti et 62 cm/25’’ dans la Napa Valley…..une sacrée différence par rapport à ce que Quinta do Tedo a reçu l’année dernière ! En regardant les relevés mensuels de précipitations et de température de l’AVDID (Associaçao para o Desnvolvimento da Viticultura Duriense ou Association pour le développement de la viticulture du Douro), l’année 2013 est une année humide, comme majoritairement en Europe – Le froid et l’humidité ne sont pas entrain de diminuer ! Pour 2013, le Cima Corgo (Adorigo) où se situe Quinta do Tedo est jusqu’ici, en terme de précipitations, de 13 % en dessous de la normale, à 37, 5 cm / 14.8 ‘’), situant cette sous-région en tant que l’une des plus sèches. Jorge, l’œnologue, la considère comme encore une année « normale » en pluviométrie, la « saison des pluies » allant de novembre à avril. D’autres sous-régions, incluant le Baixo Corgo, le Cima Corgo (Pinhao), le Douro supérieur (Vesuvio et Vilariça), ont une pluviométrie en 2013 supérieure de 12 à 58 % de plus que les précipitations moyennes, d’environ 50 cm / 20 ‘’.
Cette année, les températures de la saison des pluies sont plus fraîches d’environ 1° C (l’année dernière, à cette époque, la température était de 2° à 3° C plus fraîche), un facteur à prendre en considération pour la floraison, les périodes de fructification et de maturation et éventuellement la vendange. Tandis que la règle traditionnelle de la viticulture prévoyant le début de la vendange, est « 100 jours depuis la date de nouaison », celle-ci n’est opérante que pour les régions qui ont des températures stables et prédictibles. La saison des pluies est de 1° à 3° C plus fraîche, l’été a d’avantage de variations de températures et ainsi la prédictibilité des températures a pour le moment disparu. Les tendances de température estivale subissent 3 à 4 jours incontrôlables de chaleur de + 40° C (104° F), qui actuellement grillent les grappes et peuvent endommager toutes les parcelles. Jorge fait remarquer que « la majorité des problèmes que nous avons sont d’avantage dus aux températures qui sont plus élevées en été » qu’à la pluviométrie. Ces extrêmes deviennent plus la norme qu’une exception.
Signes du réchauffement global ou juste une coïncidence ?